Les humeurs d'Anne / Slider / 18 avril 2023

Larmes, drama & crêpage de chignon : la rivalité féminine

Larmes, drama & crêpage de chignon : la rivalité féminine

La Merteuil ou Cécile de Volanges ? Nellie Olsen ou Laura Ingalls ? Kate ou Meghan ? Steffi Graf ou Monica Selles ?

Business, littérature, sport, pop culture : la rivalité entre femmes est partout, tout le temps.

 

La sororité est un concept relativement nouveau pour moi. J’ai toujours eu plus de mal à m’entendre avec les nanas qu’avec les mecs. Mes confidents sont principalement des hommes d’ailleurs.

Jusqu’à il y a peu, je considérais spontanément et inconsciemment une jolie nana comme une menace, comme une ennemie plutôt qu’une alliée. Je ne pouvais pas m’empêcher de me comparer à elle.

 

Depuis quelques années c’est doucement en train de changer et cela m’amène à m’interroger sur cette toxique rivalité féminine.

 


Crédit photo @solenne_jakovsky

Les racines du mal

La rivalité féminine existe depuis la nuit des temps et prend racine dans notre inconscient collectif. Dans les sociétés qui nous ont précédés, et ce depuis des millénaires, la sexualité des femmes était contrôlée par les hommes qui gardaient ainsi un œil sur leur descendance. Pour survivre en tant que femme il fallait se placer sous la protection d’un homme, ce qu’on appellera plus tard « faire un bon mariage ». Et pour se placer sous la protection du mari le plus bankable il fallait être la plus belle, la plus féconde, la plus désirable tout simplement.

 

De ces situations sont nés les différents canons de beauté qui ont perdurés à travers les siècles, même s’ils ont beaucoup évolué.

Dans ce cadre, très logiquement, chaque femme est la rivale de toutes les autres qui risquent de lui piquer les faveurs du mâle alpha. C’est ainsi que les nanas ont adopté le male gaze (regard masculin) et le reproduisent sans complaisance envers les autres femmes.

 

Néanmoins, rejeter sur les hommes l’entière responsabilité de cette rivalité féminine serait un peu rapide. Certes cette rivalité permet souvent aux hommes de prospérer (le fameux diviser pour mieux régner), mais nous sommes toutes et tous influencés par notre éducation et les femmes véhiculent tout autant (voire plus) que les hommes les stéréotypes misogynes.

 

Sur quels terrains s’expriment ces rivalités ?

Le milieu professionnel regorge d’anecdotes atterrantes d’avanies, de bassesses, de complots. Un groupe de nana au travail tient souvent malheureusement de la basse-cour de poules hystériques. Dans le boulot les femmes gagnent encore leur place plus difficilement que les hommes, et quand elles réussissent, elles en ont souvent tellement bavé qu’elle voient d’un très mauvais œil l’arrivée d’une autre nana dans le game.

 

Le terrain de l’apparence est bien entendu le plus propice à la rivalité féminine. L’âge, la minceur, les fringues, les rides… tout est sujet à comparaison et médisance.

 

Autre exemple édifiant. Si un homme trompe sa nana, il est troublant de constater que le plus souvent, la légitime a plus de colère envers la « salope » qui lui a piqué son mari qu’envers le fautif lui-même !

 

Et notre vie quotidienne pullule de ce type situations !

 


Crédit photo @sonia__apsara

Comment faire pour s’en détacher ?

En premier lieu il est nécessaire de reconnaître que nous avons très certainement déjà toutes eu un comportement problématique envers une autre femme.

Une critique acerbe et gratuite, un regard scrutateur, un jugement hâtif. Que celle qui n’a jamais bitché me jette la première pierre !

 

La seconde étape, la plus importante, est de gagner en confiance en soi.

Si je m’aime, si j’ai une bonne opinion de moi-même, si j’ai confiance en moi et en ma légitimité je n’aurais pas besoin de faire des remarques désobligeantes sur une autre femme, je n’aurais pas besoin de juger sa tenue, sa silhouette, de me comparer à elle, de la considérer comme une ennemie potentielle.

 

Enfin il me semble important de décortiquer nos comportements de rivalité car ils en disent généralement très long sur notre part d’ombre. En effet on a tendance à rejeter ce que nous ne nous autorisons pas, ce que nous envions, parfois sans se l’avouer ou même inconsciemment…

 

Aujourd’hui je pense avoir un peu avancé sur le chemin de la sororité.

Il m’est plus évident de complimenter spontanément une belle femme, d’admirer l’intelligence d’une autre, sans me sentir en insécurité.

 

Mais le chemin est encore long !

 

– Article écrit par Anne



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